Sans un système de priorisation des tâches intégré au module lunaire Eagle, il n’y aurait sans doute pas eu d’alunissage le 21 juillet 1969… La date serait le souvenir d’une catastrophe, et non d’un succès. Margaret Hamilton est la programmeuse qui est à l’origine de cette happy ending, devenant ainsi incontestablement une héroïne relativement méconnue de la mission Apollo 11.
Les événements décisifs et marquants de la vie de Margaret Hamilton
Passionnée par les mathématiques, Margaret Hamilton en obtient une licence à l’âge de 22 ans. En 1960, elle intègre le très prestigieux MIT pour développer des programmes informatiques servant à réaliser des prévisions météorologiques. Ses aptitudes se dévoilent à cette période, lors d’un « bizutage », alors qu’on lui demande de faire fonctionner un programme volontairement piégé. Personne n’en est jamais arrivé à bout… mais Margaret, elle, accomplit brillamment la tâche, contre tout attente.
Remarquée, elle rejoint en 1961 le projet militaire SAGE pour travailler sur l’un des premiers systèmes de défense antimissile. Deux ans plus tard, elle obtient la responsabilité de l’équipe chargée des logiciels embarqués du programme Apollo.
Il faut attendre de longues années pour que les travaux de cette pionnière de l’informatique soient connus par le grand public. La NASA lui offre une distinction 27 ans après son départ. La médaille présidentielle de la liberté lui est remise en 2016 par Barack Obama himself.
La contribution de Margaret Hamilton au monde informatique
La réalisation majeure de Margaret Hamilton reste longtemps dans l’ombre : le premier pas sur la lune de Neil Armstrong le 21 juillet 1969. Cette date aurait pu être celle d’une catastrophe pour la NASA si l’équipe de Margaret n’avait pas conçu un système de priorisation des tâches intégré au module lunaire Eagle.
Pourquoi ? Car lors de l’alunissage, les ordinateurs d’Apollo 11 sont submergés. Le système ne peut plus traiter les données. Le crash est à craindre, car à cette époque, le logiciel fonctionne par un traitement consécutif des tâches. Mais grâce au logiciel de Margaret, le système « reboote » : les tâches non essentielles sont écartées, et les plus importantes, celles concernant l’alunissage sont réalisées sans le moindre accroc.
Le monde informatique connaît d’autres évolutions importantes grâce à Margaret. C’est par exemple elle qui écrit le code du premier ordinateur portable au monde. En 1986, elle conçoit un nouveau langage de programmation, l’USL (Universal Systems Language), pensé pour les logiciels et systèmes complexes.