S’il y a bien un lieu symbolisant l’innovation d’Epitech, c’est son Hub. Véritable laboratoire d’innovation au sein de l’école, cet espace est dédié aux expérimentations, au prototypage et au développement de projets. Initiés directement par les étudiant.e.s ou proposés par des partenaires, ces projets peuvent couvrir de nombreux domaines de l’informatique. Focus sur un projet Hub lié à la santé.
Le strabisme, un trouble complexe
Mis en relation avec une étudiante de l’école d’orthoptie de Tours, plusieurs étudiants d’Epitech Rennes se sont intéressés à cette spécialisation de la rééducation, de la réadaptation et de l’exploration fonctionnelle de la vision. Les étudiant.e.s en orthoptie, pour s’entraîner à la détection de certains soucis oculaires comme le strabisme, ont besoin de voir littéralement des yeux qui louchent et leurs réactions à différents outils de diagnostic (utilisation de caches-œil, de prismes…). Aujourd’hui, la pratique d’apprentissage se résume à tester la vision de plusieurs camarades, mais il existe de nombreux types de strabismes. Il est donc impossible statistiquement de réunir tous ces types au sein d’une promotion d’étudiant.e.s, et donc de tous les étudier pleinement.
Selon l’AFSOP (l’Association Francophone de Strabologie et d’Ophtalmologie Pédiatrique), « le strabisme est caractérisé par une déviation des yeux. Il s’agit d’une pathologie complexe résultant d’une perturbation du système de contrôle cérébral de la position des yeux ». Il y a plusieurs types de strabisme en fonction de la déviation oculaire (comme l’hypotropie, l’hypertropie, l’exotropie…).
À travers les yeux d’un robot imprimé en 3D
Afin de fournir une aide et un support technique, nos étudiants ont proposé une paire d‘yeux d’androïde imprimée en 3D, reliée à des moteurs pour pouvoir émuler n’importe quel strabisme et calculer son degré. Celle-ci est accompagnée d’une application de soutien.
« Le robot va interagir, mais c’est l’application qui va indiquer à l’étudiant, s’il a bon ou non dans cette détection. Le robot va imiter un type strabisme, l’étudiant va manipuler le robot et mettre sur l’application le type qu’il pense avoir trouvé avec l’angle du degré. L’application va alors l’informer si l’angle qu’il a mis est le bon ou non », précise Yann, un des membres du groupe de projet (promo 2023 Epitech Rennes).
Un projet étudiant qui pourrait révolutionner les études d’orthoptie
Pour ce projet, il a été primordial d’effectuer des recherches sur le strabisme et de rassembler les données nécessaires pour comprendre le sujet. Les étudiants ont dû encapsuler ces données afin qu’elles soient compréhensibles par l’ordinateur. Après un premier prototype non fonctionnel, les étudiants ont réussi à mettre au point une paire d’yeux. À l’heure actuelle, un œil effectue des mouvements horizontaux. L’objectif est de réussir à implémenter des caméras (une par œil), qui réagissent aux outils de diagnostic utilisés par les étudiant.e.s d’orthoptie, et de leur permettre de déceler les différents types de strabismes.
Ce projet d’équipe a permis aux étudiants de découvrir un nouveau sujet qu’ils ne connaissaient pas. Chacun a pu apporter et développer ses compétences en fonction ses appétences : hardware, développement d’application, gestion de projet, impression 3D… « Ce sont le système d’apprentissage et les capacités d’adaptation inculqués par Epitech qui nous ont permis de nous jeter dans un sujet totalement inconnu et de nous permettre un rendu rapide » continue Yann.
Avec une fréquence du strabisme de 3 à 4% de la population en Occident, selon l’AFSOP, cet outil de pratique pour identifier des problèmes de strabisme d’un automate pourrait, une fois développé et fonctionnel, avoir un potentiel marché important (écoles, médecins, secouristes…) ou se développer sur d’autres parties du corps et d’autres troubles. C’est en partie grâce à ce projet de collaboration que l’étudiante, de l’école d’orthoptie de Tours, a pu avoir la meilleure note de sa promotion à son mémoire.