Dossier médical partagé : quelles solutions digitales pour les données des patients ?

Dans le cadre de la formation MSc Pro Transformation Digitale, Guillaume Roussel et Jean Viratel, deux étudiants en Bac+4, ont réalisé un projet portant sur le dossier médical partagé, lancé il y a une dizaine d’années en France, mais souffrant de dysfonctionnement. Afin de trouver et proposer des solutions digitales, ils ont notamment pu échanger avec Sophie Sergent-Decherf, conseillère en charge des professions de santé et du numérique au cabinet du ministre Olivier Véran, ministère des Solidarités et de la santé.

dossier medical partagé
Crédit : Unsplash

Le dossier médical partagé, qu’est-ce que c’est déjà ?

Le DMP, ou dossier médical partagé, est un dossier informatique rassemblant les données médicales de patients. Le terme désigne également un logiciel dans lequel les agents hospitaliers vont accéder aux informations contenues dans le dossier des patients. Lancé il y a une dizaine d’années en France, le DMP souffre pourtant encore de dysfonctionnement.

L’objectif du projet, porté par nos étudiants, est de proposer des solutions digitales pour réhabiliter le DMP.

Les raisons d’un échec

« On a noté plusieurs éléments qui pouvaient expliquer l’échec du DMP. Tout d’abord, une mauvaise communication globale autour de ce projet, que ce soit auprès des patients ou des professionnels de la santé.”

Après une enquête de terrain, Guillaume et Jean ont pu noter un réel manque d’engagement : “On a vu que tout le monde trouvait ça bien sur le principe, mais que personne ne l’utilisait. Il nous a directement paru indispensable de récolter l’avis des différentes parties prenantes, que ce soit les infirmières, les patients, les médecins ou encore les pharmaciens.

Interface vieillissante, compliquée à utiliser pour le patient, mais également dans la saisie des données médicales en raison de l’absence de normes complètes le tableau de cette solution non adaptée : Une fois les problèmes identifiés, il fallait en chercher les causes pour proposer des solutions.

Des solutions adaptées aux problématiques identifiées

Cinq solutions ont été identifiées par Guillaume et Jean. La première ambitionne de convaincre les patients.

On veut mettre en place une campagne de communication pour faire connaitre et expliquer à toutes les catégories de population, l’intérêt du DMP. Il est vraiment primordial de faire comprendre à la population que c’est un défi de santé publique. “

Une fois les patients correctement informés, la seconde étape relève de la formation du personnel médical à l’utilisation du DMP.

Les professions de santé disposent d’un DPC, un compte d’épargne temps, qu’ils ont l’obligation d’utiliser, pour se former régulièrement aux évolutions de la médecine. Nous voulons utiliser ce temps de disponible pour former le personnel hospitalier. Nous comptons également inciter les médecins généralistes à faire la promotion du DMP et d’en expliquer l’intérêt à sa patientèle.”

D’un point de vue technique, Guillaume et Jean comptent harmoniser les interfaces du site web et de l’application mobile, uniformiser les données pour faciliter la phase de saisie de la part des personnels de santé et de simplifier la connexion à son espace personnel grâce à France Connect.

La rencontre avec la conseillère du ministre de la Santé

« On s’est ‘payé le culot’ d’envoyer un mail à Olivier Véran, en se disant que nous n’avions rien à perdre. Quatre semaines plus tard, j’ai reçu une réponse du ministre qui se disait très intéressé par notre démarche. J’ai donc été mis en relation avec une de ses conseillères, Sophie Sergent-Decherf, conseillère en charge des professions de santé et du numérique. Nous avons évoqué nos interrogations, et elle nous a présenté les différentes actions prévues par le gouvernement pour les prochaines années. Les réponses de madame Sergent-Decherf sont allées totalement dans le sens des solutions que nous avions imaginées. »

Sophie SERGENT-DECHERF

La transformation digitale au coeur du projet

« Ce projet s’intègre parfaitement dans le cursus MSC Pro. On est en transformation digitale, on s’éloigne beaucoup plus du code pour se concentrer sur la gestion de projet, l’accompagnement client et ça collait tout à fait avec le projet. Avoir un projet que l’on peut confronter sur le terrain, et pouvoir valider les conclusions de notre travail auprès un membre du gouvernement, c’est incroyable ! Nos solutions étaient totalement pertinentes. On acquiert des compétences à l’école et ça se confirme dans la vie ! On a pu bosser avec des étudiants d’autres campus Epitech. C’est cool, depuis octobre on bosse 100% à distance. Chez ISTEP, la société de consulting où je suis chef de projet, on fait ça tout le temps. »

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