Du 13 au 15 juin, le campus toulousain d’Epitech a eu le plaisir d’accueillir, pour la 5ème année consécutive, le Hackathon d’Airbus. Un partenariat fidèle et constructif, tant pour les top managers internationaux de ce géant industriel européen que pour nos 10 étudiants de deuxième année du Programme Grande Ecole qui ont été sélectionnés cette année.
Sur le thème de l’OSINT (Open Source Intelligence), le service Achats d’Airbus a mis au défi les équipes d’aller chercher de l’information publique, mais cachée. Au programme : 2 problématiques, 2 équipes et seulement 2 jours pour trouver une solution ! Anna Choury, experte intelligence artificielle chez Airbus et maîtresse de cérémonie de cet événement, nous répond sur les problématiques et attentes de ce hackathon.
Pourquoi Airbus apprécie le fait de revenir chaque année à Epitech, pour cet événement ?
Anna Choury – Le groupe de managers PMDP (Procurement Manager Développement de Programme) sont des managers sélectionné(e)s, pour lesquels Airbus entrevoit un avenir professionnel prometteur. Avec cet événement nous souhaitons ouvrir leurs horizons, les sortir de leur carcan opérationnel et les pousser vers des approches nouvelles qu’ils n’auraient pas tentées en interne. Du point de vue d’Airbus, ce hackathon leur permet de se confronter à la créativité totale et libérée des étudiants.
L’une de nos craintes, lors de l’organisation, c’est que les managers ne soient pas engagé(e)s et que les étudiants n’osent pas. Mais ce que je trouve très appréciable chez Epitech c’est que les étudiants sont sûrs d’eux, sans pour autant être présomptueux. C’est très intéressant à voir ! Ils ne sont pas intimidés ou freinés par ce type d’exercice ou par le fait de collaborer avec des professionnel(le)s, même internationaux.
Nous savons que ce n’est pas toujours facile de travailler avec Airbus et de réussir à continuer ces collaborations ; mais quand Airbus est satisfait de l’une d’entre elles, il est enchanté de pouvoir continuer ! Travailler avec des étudiants tels que ceux d’Epitech, qui sont des experts dans leur domaine, est très agréable. Il y a un véritable enrichissement dans le fait de pouvoir partager son savoir-faire et de garder un lien avec ces étudiants qui ont une créativité sans limite. Personnellement, je considère que c’est cette créativité qui permet d’innover et de faire avancer les choses. Airbus aime être fidèle dans ses collaborations, or ça marche bien avec Epitech. Nous sommes très contents.
Pourquoi utiliser ce format très court de hackathon ?
AC – Pour forcer les équipes à l’innovation pure. En 48 heures, tout va plus vite, il faut aller directement au plus profond du sujet. Les participants n’ont pas d’autres choix que de s’épargner les contraintes qui pourraient les ralentir. Ils doivent imaginer un monde idéal où la donnée et les capacités sont présentes, et où personne ne bloque quoi que ce soit. Un monde où tout va bien et dans lequel on peut travailler.
L’avantage des 48 heures c’est que ça oblige à ne réfléchir qu’au sujet. Ce genre de challenge demande beaucoup d’énergie et d’émotions, donnant parfois des choses très intéressantes. Ce que l’on veut voir en faisant un hackathon avec des étudiants c’est leur capacité à créer, à aller au cœur d’un problème, à s’affranchir de tout ce qui pourrait complexifier ou ralentir leur travail, pour ne se concentrer que sur le vrai sujet.
En résumé, le hackathon est un moment humain dans un cadre idéal de création.
Quelle est la thématique du hackathon de cette année ?
AC – L’Open Source Intelligence, à destination des suppliers. Il s’agit d’aller chercher, essentiellement sur internet, de l’information publique mais cachée, pour nos fournisseurs. C’est une vraie problématique Airbus où le gros du challenge est d’aller chercher une information qui existe quelque part, sans savoir où.
Nous avons divisé cette thématique en deux sujets : Sur l’un des sujets, nous avons demandé aux participants de trouver un moyen pour Airbus de retracer les fournisseurs des fournisseurs. Afin de pouvoir gérer notre chaîne d’approvisionnement et anticiper ces problèmes si l’un des fournisseurs en tête de la chaîne tombe.
Sur l’autre sujet, nous avons souhaité demander aux équipes de développer un outil permettant de déclencher des « alertes fournisseurs » sur certains points sensibles tels que l’environnement, la déforestation ou les conditions illégales de travail.
Les deux sujets ont une approche technique très différente, mais la thématique reste commune puisqu’il s’agit d’aller chercher l’information là où elle existe, pour nous aider à gérer nos relations fournisseurs.
Quel conseil donnerais-tu à nos étudiants, de manière générale, pour leur carrière après Epitech ?
AC – Le conseil que je donnerais avant tout c’est de rester fidèle à ses valeurs ! Il faudra forcément faire des compromis à certains moments de vos vies, mais ne le faites jamais au détriment de ce qui vous motive et de ce qui vous définit.
En voyant les étudiants d’Epitech, j’ai l’impression qu’ils ont des rêves, une vision de ce qu’ils veulent pour leur avenir, et il ne faut pas briser cela. Même si cela ne correspond pas exactement au cadre classique ou à ce que l’on pense que l’on attend de nous. Agir selon la pensée « Je pense que l’on attend de moi que… » est la pire des choses à faire ! Ça ne fonctionne pas ! Quand bien même vous arriveriez à vous conformer, si cela ne correspond pas à vos idées, ça ne durera qu’un temps. Vous allez vous épuiser.
Il est important d’avoir des gens qui soient bons dans ce qu’ils font et qui soient un peu intransigeants. Même si ce n’est pas évident, notamment pour les managers, c’est ce qui permettra d’apporter du changement.