Issu de la promo 2020 sur le campus de Paris, notre Alumni Fabrice Sepret s’est lancé un ambitieux défi avec sa startup Movelytics : faciliter, dynamiser et motiver la pratique d’exercices physiques au quotidien… grâce au smartphone et à l’intelligence artificielle.
Le sport, c’est avant tout une question de passion pour Fabrice Sepret. Etant entre autres un grand amateur de surf et d’escalade, c’est tout naturellement que le jeune homme, aujourd’hui âgé de 25 ans et diplômé du Programme Grande Ecole en 2020, s’est lancée au début de cette année 2023 dans l’aventure Movelytics, une startup de développement d’applications mobiles dédiées à combattre la sédentarité co-créée avec son ex-camarade et désormais associé Jeremy Jouvance. Entretien.
Comment t’es venue l’idée de créer Monvelytics et comment l’as-tu concrétisée ?
Fabrice Sepret – Lors de mes premières années à Epitech, j’étais en surpoids, ça venait de la période du lycée. Et à un moment, en deuxième année, j’ai perdu une vingtaine de kilos en faisant du sport à la salle vraiment tous les jours pendant un stage. Je l’ai fait d’une manière vraiment brutale qui n’était pas bonne pour mon corps. Suite à cela, j’ai réappris à faire du sport et à m’alimenter correctement. Et de là est née l’idée de Movelytics.
Je me suis dit ‘C’est marrant que de nos jours on n’ait pas des outils pour nous guider vraiment dans l’exercice hormis de simples vidéos YouTube’. C’est ce que font la plupart des gens à part quand ils prennent un coach sportif : aller voir comment effectuer un exercice et essayer de le reproduire. Mais ce n’est pas forcément bon : je l’ai fait, et pendant un an je me suis tué un genou, sur lequel j’ai encore quelques séquelles.
Arrivé en 4e année, j’avais toujours cette idée en tête, et j’ai rencontré Jeremy Jouvance, lui est un adepte de tout ce qui est intelligence artificielle etc. Il a même fait des formations en plus d’Epitech pour approfondir toute la partie IA et Data Analyse. Et il m’avait parlé de certains modèles d’IA qui étaient capables de tourner sur les téléphones portables, et de détecter le corps humain, là il s’agit en l’occurrence d’une IA développée par Google.
Au début, quand on était en 4 ou 5e année, le modèle n’était pas assez poussé et optimisé pour le mobile, on a fait des tests qui n’étaient pas concluants. Mais j’ai gardé ça en veille technologique. Et il y a un an, ils ont sorti une belle optimisation qui permet de faire tourner sur Android et iOS. C’est à partir de là que je me suis dit ‘Allez, je me lance’.
Donc là, j’ai fait incuber Movelytics, lui (Jérémy) n’est pas à temps plein, il travaille à côté. De mon côté, je suis à temps plein depuis novembre et je consacre tout mon temps à développer le projet et l’application.
Quel type de solution propose Movelytics ?
FS – On essaie de lutter contre la sédentarité grâce à l’intelligence artificielle. On a une IA qui vient s’allier avec la caméra d’un smartphone ou même la webcam d’un PC portable, c’est possible aussi, pour permettre de détecter les postures qu’aurait un utilisateur face à son portable ou son PC. Après, on applique les algorithmes pour détecter les postures, il y a du potentiel Machine Learning qui peut rentrer en jeu derrière, et on est capable aujourd’hui de détecter un squat, une planche, et des pompes.
Et vu qu’on est capable de faire ça, on s’est dit qu’on allait développer une première petite application de démo. Il s’agit de WorkoutBattle, disponible sur Android et iOS. En fait, ce qu’on voudrait faire, c’est plutôt aller s’intégrer à des applications déjà existantes qui ont des millions d’utilisateurs comme Freelitics ou Fizzup, pour leur proposer d’intégrer ce genre de technologie à leurs solutions.
Quand on les a contactés, ils ont émis des réserves car ils ont déjà essayé de faire ça avec des prestataires il y a quelques années, et ça n’avait pas marché. Donc on a eu cette idée d’application, de faire des défis sportifs entre amis, pas pour faire du coaching, simplement détecter les squats, pendant un temps imparti. C’est l’IA qui les compte donc c’est impartial, et on envoie ça à un ami pour le motiver à faire du sport en répondant au défi. Et quand on est à distance comme mon collègue Jeremy et moi, ça permet de créer du lien et de faire du sport plus ou moins ensemble.
Quelques mois après la création de la startup, où en êtes-vous aujourd’hui ?
FS – On a donc sorti l’application sur Android et iOS début mars. On l’a fait bêta-tester, je pense qu’on a à peu près 150 téléchargement aujourd’hui, peut-être un peu plus. Sans aucune remontée de bugs ou d’IA qui ne fonctionnerait pas sur certains appareils. Là, on a donc fait un benchmark avec des téléphones plus ou moins récents pour pouvoir le montrer à nos potentiels clients d’applications qui voudraient l’intégrer, ou à d’autres personnes qui souhaiteraient développer des solutions comme la nôtre.
Ce qu’on cherche actuellement, c’est toujours plus de téléchargements sur l’application pour essayer de construire une communauté puisque le principe de WorkoutBattle nous plaît. On aime faire du sport, donc si on peut construire une communauté et l’animer autour, donner des récompenses avec des marques associées, on verra par la suite, mais il faut déjà la communauté pour intéresser les marques. Donc ça c’est une des priorités en ce moment : se faire connaître sur cette application. Et aussi la recherche de potentiels clients, je relance ceux qui m’avaient demandé de montrer ce qu’on était capable de faire, pour voir si on peut travailler avec eux.
On aimerait aussi beaucoup travailler avec les JO. On pourrait s’intégrer à leur application existante, c’est une proposition sur laquelle on travaille actuellement même s’il n’y a encore rien de concret. Et par la suite, on a une idée d’appli qui serait dédiée aux coaches sportifs pour étendre leur entraînement jusqu’à la maison , ou en tout cas pouvoir mieux les suivre. Ce serait potentiellement des visios qui seraient un peu « augmentées » avec la caméra qui se fixerait sur la personne qui aurait le plus de mal pour que le coach puisse interagir facilement, et montrer aux autres ce qui ne va pas et comment le corriger.
Comment Epitech t’a aidé à te lancer ?
FS – En terme d’apprentissage du code, de bonnes pratiques, Epitech était incontournable. Dès mes premiers stages, j’étais assez autonome. En général, mes formations ne duraient pas plus d’une semaine pour comprendre les enjeux au sein des entreprises. J’ai aussi été souvent encouragé pour ma façon de coder, tout ça n’aurait pas été possible sans Epitech.
Ensuite, ce n’est pas le premier projet que j’essaie de lancer. Or, sur un autre projet sur lequel j’avais fait une étude de marché, j’avais échangé avec des Alumni qui m’avaient présenté un mentor, qui aidait les entrepreneurs à se lancer à la sortie d’Epitech. Il m’a permis de me poser les bonnes questions au moment de lancer l’application. Cela m’a permis de me recentrer et de me concentrer sur Movelytics, et conforté dans l’idée de me lancer.
Vous avez envie de défier vos amis sur l’application WorkoutBattle ? N’hésitez pas à rejoindre la communauté de Fabrice sur iOS ou sur Android.