A l’occasion de la Saint-Valentin, l’équipe d’Epitech Lyon a échangé avec Fabrice Bascoulergue, Alumni Epitech promo 2014 sur le campus de Lyon, mais aussi co-founder et CTO de l’application de rencontre made in France Fruitz.
Quel a été ton parcours au sein d’Epitech ?
Je suis de la Promo 2014, j’ai fait Epitech Lyon jusqu’à la fin de ma 3e année, ça s’est très bien passé, après je suis partie en 4e année à l’université de Californie de San Diego. Suite à cette expérience à l’étranger dans le cadre du Programme Grande Ecole, je suis resté sur le campus de Lyon et j’ai fait quelques allers-retours à Paris lors de mon année de Tek5.
J’ai commencé à travailler à ce moment-là, comme pas mal d’étudiants à l’époque. J’avais alors pour projet de repartir aux Etats-Unis mais lors des processus d’entretien pour des boîtes américaines, j’ai trouvé les personnes qui sont devenues mes associés de Fruitz, et on a commencé à bosser sur ce projet.
Tes associés étaient aussi des étudiants d’Epitech Lyon ?
Oui et non. Originellement, j’étais associé à un autre étudiant d’Epitech qui était un de ceux de la société initiale qui a donné naissance à Fruitz, mais il est parti avant que Fruitz ne naisse. Et les autres sont deux étudiants de l’école Paul Bocuse, qui n’avaient finalement aucune prédisposition pour faire ça.
Pourquoi avoir créé une application de rencontre avec un camarade d’Epitech ?
A l’époque, on était déjà lancés dans une aventure avec mes associés, on avait levé des fonds et monté une application de partage de photos (Flashgap) style Instagram, stories, qui était très challengé par les géants américains, Facebook, Snapchat, etc.
En parallèle, on a décidé d’essayer de craquer un peu le marché du dating, et il y avait une problématique qu’on a rapidement identifiée : on avait tous environ 25 ans, on était localisés à Paris, à l’époque c’était très Tinder, ‘Qu’est ce que tu recherches ?’, à chaque fois la question revenait et c’était un peu ennuyeux.
Donc on a décidé de créer Fruitz pour essayer de résoudre ce problème d’intentions mutuelles en imaginant un concept qui permettait de réduire la tension concernant les intentions des utilisateurs, que ce soit pour rechercher une relation courte ou longue, ou juste de l’amitié, et dans ce cadre-là Fruitz est né et les fruits de Fruitz sont nés avec le concept de l’application.
Peux-tu nous présenter Fruitz ?
Fruitz a commencé à vraiment grossir en 2021. On s’est fait remarquer par un peu tous les gros acteurs de l’industrie qui ont, comme toute grosse société institutionnelle, des watchlists pour surveiller toute la compétition sur leurs marchés, ce qui nous a amené à discuter avec eux et à vraiment bien s’entendre avec le groupe Bumble qui porte des valeurs très similaires aux nôtres.
Et donc Bumble est un gros concurrent de Match Group (Tinder, Meetic). Au début de l’année 2022, il y a donc un an jour pour jour, Fruitz a été racheté par ce groupe-là et l’application reste à date, même si la propriété est au groupe américain, un acteur français, nos équipes étant majoritairement en France.
C’est comment de développer et travailler sur une application de rencontre ?
Il y a le point de vue plus humain : on sait qu’il y a des gens qui n’ont pas forcément envie de bosser sur ces sujets, c’est comme ça, c’est moins le cas chez les jeunes, qui savent que le dating online c’est quelque chose qui est indispensable de nos jours, qui génère un nombre gigantesque de rencontre. Donc humainement, ce qui est agréable, c’est qu’on fait une différence dans le sens « make an impact ». On voit clairement les résultats, on est invités constamment à des mariages par exemple, les utilisateurs nous font leurs retours et nous remercient pour notre service, il y a donc un impact direct que l’on peut percevoir et voir.
Au niveau technique, on ne se rend pas forcément compte, mais il y a des challenges gigantesques qui sont toujours d’actualité sur, par exemple, comment faire en sorte de permettre aux gens de se rencontrer de manière safe, healthy. Ce sont un peu les « mottos » du groupe aussi auxquelles on adhère complètement, donc créer des rencontres saines et en toute sécurité purement de manière digitale, et surtout permettre aux gens de trouver des bonnes personnes. Ca, ce sont des challenges d’ingénierie qui n’ont jamais vraiment été craqués car tout le monde travaille dessus et on essaye de trouver la meilleure solution petit à petit.
Après, chez Fruitz, tout le monde a entre 25 et 35 ans, c’est une équipe assez jeune comme beaucoup de start-ups, il y a une super bonne ambiance. Comme le produit est utilisable par tout le monde tous les jours, toutes les équipes sont capables de voir les résultats de ce sur quoi elles travaillent, et c’est quelque chose qui est super agréable et super apprécié, parce qu’on écoute le feedback de tout le monde, que ce soit la personne qui s’occupe du customer care ou un data scientist. Tout est pris en compte parce que tout le monde est utilisateur du produit.
Fruitz, c’est mieux que Tinder ?
Alors Tinder, comme Bumble, comme nous, est quand même très porté sur la sécurité de ses utilisateurs et sur la santé de son application, je pense que ce qui nous différencie, Fruitz comme Bumble, c’est qu’on met un gros accent sur le côté healthy des relations avec une grosse recherche qui va permettre aux gens de trouver des relations saines et d’éviter de tomber sur des relations toxiques ou des gens toxiques.
L’avantage chez Fruitz est qu’on résout au jour le jour est la problématique d’afficher cette intention et d’être capable de trouver plus rapidement quelqu’un qui cherche la même chose et d’éviter de faire 1,2 ou 3 dates pour se rendre compte que l’autre personne ne cherchait pas du tout la même chose parce que c’est des tabous, des non-dits et que briser la glace en commençant par cette question c’est toujours un peu sensible, voire un tue-l’amour.
Quel(s) conseil(s) donnerais-tu à quelqu’un pour optimiser son profil ?
Déjà de remplir un profil le plus détaillé possible. On sait, et c’est prouvé statistiquement, qu’un profil avec beaucoup d’informations, donc des bio remplies, un maximum de photos, des éléments qui permettent à l’autre de t’identifier, qui auront pour effet de rassurer les autres, vont susciter plus facilement de la conversation. Tout le monde ne le fait pas, car naturellement on n’a pas forcément envie de s’exposer, mais ça permet de rencontrer des gens et il faut penser à prendre en compte le point de vue de l’autre quand vous vous imaginez envoyer un premier message et que vous ne savez pas quoi dire parce qu’il n’y a aucune information ne serait-ce qu’une photo sur le profil d’en face. Donc des profils bien remplis, du contenu honnête, et de qualité pour exprimer ce que vous recherchez.