Les mêmes idées exprimées dans deux lettres différentes, l’une signée avec le prénom d’une femme, l’autre d’un homme. La première ne recevant aucune réponse, la deuxième obtenant une attention définitivement plus large. C’est l’histoire de Stephanie Shirley, une femme d’affaires britannique qui, aux alentours de 1960, a utilisé un prénom masculin pour favoriser le succès de sa société de logiciels.
Les événements décisifs et marquants de la vie de Stephanie « Steve » Shirley
Née à Dortmund en 1933, Vera Buchthal rejoint la Grande-Bretagne à l’âge de 5 ans et devient citoyenne britannique à 18 ans, prenant le nom de Stephanie Brook. Mais c’est avec le prénom « Steve » qu’elle rentrera plus tard dans l’histoire de l’informatique.
En effet, Stephanie s’appuie sur un prénom d’homme pour signer les lettres dans lesquelles elle présente les services de son entreprise. Les premières, restées sans réponses, étaient à l’inverse signées de son prénom de femme… Mais lorsqu’elle dit être « Steve », les premières réponses arrivent. L’entreprise rencontre un franc succès.
Au cours de sa carrière, Stephanie ne passe pas inaperçue. En 2013, le Woman’s Hour sur BBC Radio la présente comme l’une des 100 femmes les plus influentes du Royaume-Uni. En 2014, elle compte parmi la liste du Conseil Scientifique des « 100 meilleurs scientifiques en exercice » au Royaume-Uni. Google lui fait aussi une place dans sa série de courts métrages rendant hommage aux femmes impliquées dans les débuts de l’informatique. Elle raconte son histoire dans « Freelance Programmer : l’histoire de Dame Stephanie Shirley ».
Depuis sa retraite en 1993, Stéphanie Shirley est également très investie dans d’autres causes importantes sur le plan social : notamment l’autisme, dont son fils est victime.
La contribution de Stephanie « Steve » Shirley au monde informatique
Stephanie Shirley est incontestablement engagée en faveur de la place des femmes en entreprise. En 1962, elle fonde Freelance Programmers, une société de programmation, pensée exclusivement pour les femmes sur un modèle de travail à domicile.
Son objectif est notamment d’aider les femmes professionnellement qualifiées à retrouver le marché du travail qu’elles ont quitté, par exemple à la suite d’une grossesse. L’entreprise est un succès : 8.500 personnes sont finalement employées dans cette société évaluée à 3 milliards de dollars, qui réalise des projets tels que la programmation de la boîte noire du Concorde ou qui contribue à l’élaboration de normes logicielles et de protocoles de contrôle majeurs.