Certaines femmes sont, en plus d’être des informaticiennes de talents, des héroïnes de guerre. C’est le cas de Joan Clarke, connue pour avoir travaillé aux côtés du cryptologue britannique Alan Turing dans le déchiffrement des messages de la machine Enigma, qui codait les communications chiffrées du Troisième Reich. Ce combat sur le terrain informatique a permis de sauver des millions de vies pendant la Seconde Guerre Mondiale.
Le contexte historique qui marque la vie de Joan Clarke
Pendant la Seconde Guerre Mondiale, la technologie commence à se montrer décisive dans l’issue des affrontements. Avec l’informatique, la guerre devient aussi un combat d’informations. C’est dans ce contexte qu’intervient Joan Clarke, une femme qui lutte en travaillant auprès du cryptologue britannique Alan Turing, considéré aujourd’hui comme le père de l’informatique grâce à son anticipation de la programmation des premiers ordinateurs.
Joan Clarke est en effet recrutée dans l’équipe d’Alan en juin 1940, à Bletchley Park, après avoir étudié les mathématiques à l’université de Cambridge. Elle se démarque rapidement. L’inventeur de la “Machine de Turing” lui-même, reconnu comme un génie par ses contemporains, trouve Joan intellectuellement à son niveau. À tel point qu’il la demande en mariage ! Bien que cela n’aboutisse pas… notamment en raison de l’homosexualité d’Alan, avouée plus tardivement.
La contribution de Joan Clarke au monde informatique
Joan Clarke et Alan Turing forment un véritable duo pendant la guerre. À cette époque, l’une de leur contribution majeure est le déchiffrement des communications chiffrées de la machine Enigma, utilisée par le Troisième Reich – mission qu’ils réalisent au sein de la Hutte 8 créée spécifiquement dans ce but. Joan se présente alors comme l’une des meilleures pratiquantes de la méthode de cryptanalyse développée par Alan.
Des millions de vies sont sauvées par le travail de la Hutte 8 : les attaques allemandes sont anticipées, et la guerre, écourtée. En 1944, Joan devient d’ailleurs chef adjointe de l’unité -avec toutefois un salaire et des promotions inférieurs à ceux des hommes…L’histoire n’est marquée du nom de Joan Clarke qu’à partir des années 1970, car c’est à cette période que le travail de cryptologie est révélé au grand public.