Etre une femme peut parfois être un frein à la reconnaissance d’un travail scientifique ou d’aptitudes intellectuelles. Un constat que l’on retrouve dans l’histoire d’Hedy Lamarr, une comédienne à la réputation sulfureuse, élue plus belle femme du monde… mais qui fût aussi, et surtout, une grande inventrice. Son principe d’étalement de spectre par haute fréquence fait d’elle une pionnière des technologies Wi-Fi et GPS.
La personnalité d’Hedy Lamarr en deux facettes
Hedwig Kiesler, plus connue sous le nom d’Hedy Lamarr, est une femme qui a aussi bien marqué l’histoire du cinéma que celle de l’informatique. Remarquée par sa beauté – jusqu’à être élue plus belle femme du monde -, c’est dès l’âge de 18 ans, sous les feux des projecteurs, qu’elle affirme sa personnalité. Comment ? En jouant la première scène d’orgasme du cinéma dans le film Extase de Gustav Machaty. Bien qu’elle soit condamnée par le pape Pie XII, la projection du film fait de la jeune femme une vedette du grand écran.
Mais ces expériences de comédienne ne suffisent pas à dépeindre sa personnalité. Hedy Lamarr, c’est également une femme qui se démarque par sa passion pour l’invention. Son premier réflexe lorsqu’elle se rend dans un nouvel endroit : installer un atelier et imaginer des choses nouvelles, du collier fluorescent pour chien au système pour aider les handicapés à sortir de leur bain.
La contribution d’Hedy Lamarr au développement de l’informatique
Deux grandes rencontres sont à l’origine de la plus grande invention d’Hedy Lamarr.
La première, avec l’un des plus importants marchands d’armes au monde, Friederich Mandl : le premier époux de la jeune femme, grâce à qui elle découvre l’univers de l’armée et développe des connaissances sur les missiles radioguidés. Elle le fuit en 1937, part aux Etats-Unis et prend le nom d’Hedy Lamarr.
Vient alors sa rencontre avec le pianiste George Antheil. Tous deux passionnés d’armement, ils conçoivent en 1941 un système de cryptage des communications applicables aux torpilles, qui les rend plus difficilement détectables : le système est basé sur le principe de transmission appelé « étalement de spectre par évasion de fréquence » (ou FHSS).
L’invention leur semble prometteuse. Ils en déposent le brevet en 1941, mais l’État Major n’y voit pas de grande utilité… avant 1962, avec la crise de Cuba. Leur principe de transmission est alors étudié et amélioré. Il est aujourd’hui utilisé pour les satellites et la téléphonie mobile, dans des technologies sans fil telles que le GPS ou le Wi-Fi.
Les idées avant-gardistes d’Hedy Lamarr sont récompensées en 1997, trois ans avant sa mort, avec l’obtention du prix de l’Electronic Frontier Foundation.