A l’occasion de la Journée mondiale des sourds, qui se déroule ce samedi 24 septembre 2022, retour sur le projet EIP Whisp’Ear, créé en 2018 par Yann Floris, ex-étudiant d’Epitech sur le campus de Montpellier, et trois de ses camarades, Arnaud Clerc, Laurent Coloma et Marlon L’Huillier.
Chaque année depuis 1958, le dernier samedi de septembre marque la Journée mondiale des sourds, une journée internationale consacrée à la sensibilisation sur la surdité et la présentation de la culture sourde dont la langue des signes, organisée par la Fédération mondiale des sourds.
Pour Yann Floris, cette date est forcément un peu particulière, étant personnellement touché par ce sujet depuis de nombreuses années, car sa mère est elle-même malentendante. « Ma mère est atteinte de surdité et j’ai grandi avec des appareils disposés dans l’appartement, qui réagissaient à la sonnerie de la porte d’entrée par un flash lumineux très intense. L’idée d’apporter un peu de modernité dans ce secteur archaïque était finalement toute trouvée ! », nous confie-t-il.
Whisp’Ear, une solution innovante pour les sourds et malentendants
Nous sommes alors en 2018, et dans le cadre de son projet EIP, Yann (Promo 2021 d’Epitech Technology) décide de développer en collaboration avec Marlon, Arnaud et Laurent l’application Whisp’Ear, une solution innovante et accessible s’attaquant aux problèmes rencontrés par les sourds et malentendants.
« Le noyau de notre groupe de travail s’est assez vite soudé, dès la première année d’études. Chacun a ses compétences propres et le groupe s’est toujours bien complété. La première fois que j’ai évoqué l’idée de ce projet, la motivation s’est faite ressentir sans équivoque. »
Yann Floris
Concrètement, cet assistant connecté est conçu pour s’adapter au logement de ses utilisateurs pour les prévenir des bruits nécessitant une action de leur part, comme Yann le raconte dans la vidéo explicative du projet :
« Une solution jamais-vue et connectée »
C’est en allant à la rencontre des personnes affectées par ce handicap que les étudiants ont identifié ce besoin très particulier. Une personne à la porte, un robinet qui coule… Il est vrai que le fait de ne pas entendre certains bruits à son domicile s’avère dans le meilleur des cas dérangeant, et peut même parfois représenter un véritable danger. Autrement dit, il s’agit d’une source d’anxiété forte pour les sourds et malentendants.
Mais Whisp’Ear apporte une solution très pratique et qui présente l’avantage d’être assez peu onéreuse. Grâce à des capteurs répartis dans ls points stratégiques du logement, reliés à une base centrale, l’application smartphone indique à la personne malentendante les bruits qui auraient pu lui échapper via une notification. Un système des plus ingénieux qui pourrait même inspirer les grandes marques comme Apple, dont l’Apple Watch ne présente à ce jour pas de fonctionnalité comparable. Tout comme de nombreux autres objets connectés dédiés à la santé.
« Les produits que l’on retrouve chez les audioprothésistes afin de détecter les sons et avertir l’utilisateur sont toujours les mêmes depuis 15 ans. Un émetteur, un récepteur, reliés par ondes radio. Nous nous sommes rendu compte que nous étions capable de fabriquer mieux, de proposer une solution jamais-vue et connectée, cela à notre petite échelle d’étudiants. »
Yann Floris
Epitech, « une méthode de travail efficace »
Grâce à ce projet, Yann et ses camarades ont été lauréats du premier Boostcamp organisé par IONIS 361. Et le principal intéressé considère que dans cette entreprise, Epitech a su encadrer le groupe et lui apporter le soutien nécessaire à la naissance du projet.
« L’école nous a imposé une méthode de travail efficace, comprenant un sprint de 3 à 4 mois, avec tous les mois des échanges avec un référent avec qui on pouvait faire le point. Elle a su nous challenger et nous pousser dans nos retranchements lorsqu’il estimait qu’on pouvait faire encore mieux. Cela nous a notamment permis de faire avancer le projet mais aussi d’être réguliers et assidus sur notre travail. »
Yann Floris
Et quelques après le début de cet EIP, et malgré la crise sanitaire qui est passée par là, Yann a encore de grandes ambitions pour son projet :
« Aujourd’hui, le projet attend un moment plus calme pour se réveiller. Nous avons tous eu de très belles opportunités professionnelles, qui nous ont poussé à mettre en pause l’évolution du projet. Mais nous continuons à en discuter régulièrement, le projet est loin d’être tombé dans l’oubli. »
Yann Floris