De restaurateur à organisateur d’expériences touristiques en voilier, entre Londres, Paris et Athènes, le parcours de Jérôme Bajou, alumni Epitech Technology, est tout sauf classique. Aujourd’hui cofondateur de la plateforme Captainbook et impliqué dans le développement de la French Tech en Grèce, il revient sur ces projets qui l’animent.
La naissance du projet Captainbook
Je suis un alumni de la promo 2008 de Paris, et aujourd’hui je vis en Grèce, après une expérience à Londres. J’y ai acheté un restaurant que j’ai gardé pendant 2 ans ; j’ai ensuite monté un « café-pâtisserie » avec ma femme, que nous avons revendu trois ans après. Puis, nous avons acheté un voilier et nous sommes lancés dans les organisations d’excursions autour de l’île de Naxos. J’ai ensuite revendu le bateau et le business associé.
À la suite de cette aventure d’expérience à la voile, je me suis rendu compte qu’un business qui organise des tours et des expériences touristiques nécessite d’utiliser des solutions techniques de réservations en ligne très coûteuses. Cela ne me plaisait pas, donc j’ai développé mon propre système de booking pour donner de la visibilité aux agences de voyages notamment.
Pendant le confinement, j’ai réécrit un mvp (produit minimum viable) de système de réservation, qui fonctionne pour n’importe quel type de business des tours, quel que soit le type de revendeur. C’est comme ça qu’est né Captainbook.
Une levée de fond prévue de 250K €
Le projet est ainsi né de « points de douleurs » que j’ai moi-même ressentis en tant que business owner. Actuellement, nous réalisons une levée de fond : nous sommes actuellement à 95K euros sur les 250K que nous souhaitons lever. Dans le projet, nous sommes deux cofondateurs et six employés (développement et marketing). Nous avons 150 produits sur la plateforme ; nous sommes focus sur les Cyclades pour le moment, le reste de la Grèce l’année prochaine et la France et l’Italie en 3e année.
Nos clients directs sont des petits business, et les revendeurs sont des studios, hôtel, Airbnb et quelques agences de voyages spécialisées. Pour démarcher nos futurs clients, nous avons utilisé nos carnets d’adresse respectifs, avec mon cofondateur qui était en agence de voyage auparavant.
Développer la French Tech à Athènes
En Grèce il n’y a pas d’école d’informatique, si on veut faire du « dev » il faut partir à l’étranger. En tant que chef d’entreprise, je remarque que la France a créé des « licornes » assez incroyables, autour de projets que l’on n’aurait pas crus viables il y a quelques années. Et en parallèle, l’écosystème grec est « chaud bouillant », les premières licornes émergent, avec de grosses acquisitions. Donc, si moi, en tant que Français, je peux me poser entre les deux pays pour leur permettre d’échanger, pourquoi pas ?
L’écosystème grec est « chaud bouillant », les premières licornes émergent, avec de grosses acquisitions.
Il commence à y avoir de grosses startups qui attaquent des marchés étrangers, dont la France ; donc, la première mission que l’on s’est donné en tant que « bientôt reconnue French Tech Athènes« , est de favoriser la reconnaissance de l’écosystème. La French Tech est codifiée, surtout en tant d’élection : il y a une dimension protocolaire, l’ambassade nous aide, on travaille avec l’Institut français de Grèce. On est beaucoup aidé par la French Tech Central et les communautés.
Nous avançons comme des fous sur ce projet : la prochaine approbation sera en septembre prochain, je suis très confiant. Nous travaillons déjà sur la mise en relation des deux écosystèmes, avec des résultats très concrets : des sociétés grecques qui avance vers la France, qui embauchent… Nous rédigeons actuellement un guide d’une dizaine de pages pour aider les entreprises françaises qui veulent s’installer en Grèce. C’est un travail d’équipe, avec une dizaine de personnes au board.
L’apport d’Epitech Technology
J’aimerais dire aux étudiants d’Epitech Technology de ne pas limiter vos recherches à des destinations « carte postales tech ». La Grèce ne vient pas forcément à l’esprit, alors qu’il y a énormément de demandes. Il y a tellement de développement sur les startups en Grèce qu’il n’y a pas d’autres choix que de se staffer à l’étranger, sur des postes de dev web ou full stack.
Ne limitez pas vos recherches à des destinations « carte postales tech ».
On se rend compte de la plus-value d’Epitech une fois qu’on a fini le cursus. L’aspect technique nous permet d’être beaucoup plus agiles que les autres. Un cursus comme celui d’Epitech nous permet de changer de langage, de projet, de stack, de normes pour coder : un « Epitech » aura moins, voire pas de problèmes du tout.