Pierre RAMOIN est un étudiant Epitech pas comme les autres. Ancien sportif de haut niveau, il intègre notre école à la fin de sa carrière avec un objectif : devenir développeur logiciel. Il revient sur son parcours et ses choix de carrières.
C’est à Isola 2000, sa commune de naissance, que Pierre découvre sa première passion, le snowboard. À l’âge de dix ans, il quitte le foyer familial et intègre une section sport étude. Plusieurs fois champion de France dans sa catégorie, il évolue très rapidement en championnat international et part finir sa scolarité au Pôle Espoir de Villard-de-Lans. Il intègre alors l’équipe de France et est reconnu officiellement comme athlète de haut niveau. Après l’obtention de son baccalauréat en 2011, il rejoint l’Université de Grenoble Alpes pour suivre une licence en informatique.
J’avais toujours cette optique : une fois ma carrière terminée, je basculerai vers l’informatique, en tant que développeur logiciel. C’était quelque chose d’assez limpide pour moi.
Conscient de sa situation sportive, Pierre a souhaité privilégier, dans un premier temps, son expérience sportive professionnelle. « Je voulais vivre pleinement mes deux passions, mais je savais que la vie d’athlète snowboard ne pouvait se vivre qu’avant trente ans », nous confie-t-il. Cependant, il ne voulait pas perdre de vue l’informatique et choisit de rejoindre l’Université Grenoble Alpes. Profitant d’un aménagement du cursus, il bénéficiera d’un emploi du temps adapté durant sa scolarité.
Le problème avec les sports d’hiver, c’est qu’ils vont à contre sens du modèle scolaire. Je ne pouvais donc pas suivre les cours normalement et avec l’intensité des compétitions, il m’a fallu six ans pour valider ma deuxième année.
En effet, le métier de sportif de haut niveau nécessite beaucoup de sacrifices : un temps plein continu rythmé par des stages d’entrainements physiques, en France et à l’international, et des mois de compétitions aux quatre coins du globe. Le programme s’intensifie également avec la préparation aux Coupes du monde et aux jeux olympiques. Sur ses quatre dernières années en championnat, il évoluera en Coupe du monde en préparation des Jeux olympiques avec son frère.
Pierre profitait des rares moments à Grenoble pour se pencher sur ses études.
J’ai eu la chance d’en faire mon métier pendant quelques années, je ne regrette rien !
En novembre 2016, après plusieurs mois de réflexion, Pierre choisit la raison au cœur et met fin à sa carrière de sportif professionnel international. Il bascule alors sur sa deuxième passion, l’informatique. Il décide de ne pas s’engager vers les Jeux olympiques de PyeongChang pour se concentrer sur un avenir technologique dans les métiers de la Tech. Il valide sa deuxième année de licence informatique et revient dans le sud de la France. Il intègre Epitech Nice en deuxième année, en 2017. « Honnêtement, c’était un choix de raison et quand je vois le résultat aujourd’hui, je comprends que c’était la meilleure des choses à faire. Je n’ai aucun regret » nous confie-t-il.
L’informatique un métier qui lui colle à la peau
Un penchant pour l’informatique qu’il a depuis son jeune âge. Tout le prédestinait à ce métier et il en a fait son avenir.
Un de mes oncles avait développé un logiciel. Il passait son temps à le vendre et faire quelques maintenances assez basiques. Je le voyais se faire réveiller à trois heures du matin par ses clients qui avaient un souci avec le produit. Ca m’a fait peur, j’avais dix ans et je ne voulais plus faire de l’informatique !
En grandissant, Pierre retourne à ses amours et se laisse séduire par la programmation informatique. Ce métier qui lui faisait si peur devenait un vrai hobby pour lui. Il était « fasciné par ce côté magique où l’on pouvait créer quelque chose à partir de rien ». Même si cette vision enfantine est aujourd’hui un peu erronée, il aime encore se poser quand il le peut et développer des petits projets.
L’Université de Grenoble Alpes lui a permis de se former à l’informatique tout en lui laissant vivre sa vie de sportif professionnel de haut niveau. Cependant, quand il a fallu décider de son avenir en 2016, Pierre a choisi Epitech et sa pédagogie active proche des entreprises : « Le 100% d’embauche et les salaires moyens à la sortie m’ont vraiment interpelé». Après avoir rencontré les équipes et visité les locaux durant une journée portes ouvertes, Pierre échange avec un ami d’enfance, Maxime GALLO, aujourd’hui diplômé de l’école Epitech. Il candidate les jours suivants et se voit proposer une admission parallèle, permettant aux détenteurs d’un Bac +2 ou d’un Bac +3 d’intégrer directement la deuxième année, sur un format aménagé. Il intègre donc en 2017 Epitech Nice avec la promotion 2022 et partage avec eux la Piscine de C. Il rejoindra sa promotion définitive (promo 2021) en Janvier 2018 lors de la Piscine de C++. Son expérience professionnelle lui permettra, tout au long de sa scolarité, d’anticiper l’organisation et la gestion des projets.
Epitech est une excellente école, surtout quand on est motivé. Et j’étais plus que motivé.
Si son expérience et sa maturité l’ont aidé à gérer ses projets, Pierre s’est imposé un rythme de travail conséquent. Son goût du challenge et sa capacité à se donner les moyens ont toujours étonné ses encadrants, ses tuteurs ou même ses camarades. Il l’explique comme une forme de pragmatisme : « si tu as l’envie, la motivation et que tu connais ton but, tu trouveras toujours les moyens pour y arriver ».
L’aventure SnowConnect
Au-delà d’avoir été un athlète de haut niveau, Pierre était moniteur de ski et snowboard en station. De cette expérience en résulte un constat : « les gens ont trop peu de connaissances de la montagne pour apprécier pleinement leur séjour en station ». En effet, le manque d’informations sur la qualité de la neige, sur l’attente aux remontées mécaniques ou simplement le calcul des flux sur les pistes peuvent jouer sur le retour d’expérience d’un touriste en station. En tant que moniteur, il voyait les vacanciers se laisser guider par les plans des pistes, fourni par les offices de tourisme, dont les couleurs restent statiques. « Les skieurs occasionnels ne prennent pas assez en compte l’évolution des données sur une journée, notamment la météorologie ou le fait qu’il y ait plus ou moins de monde sur les pistes » soulève-t-il.
Comment apporter toute la connaissance de la montagne à un skieur lambda ? Durant deux ans, il cherchera la réponse à cette interrogation technique. Pour lui, il fallait que ce soit un outil accessible, qui permettrait aux stations de fidéliser les touristes, avec une excellente expérience utilisateur.
En 2018, il commence à parler de ce projet à l’un de ses camarades Epitech, Hugo MUFRAGGI en prévision du hackathon Hack For Tourisme, organisé par la Telecom Valley à Sophia Antipolis. Hugo est un spécialiste du sport Outdoor évoluant, durant de nombreuses années, dans le monde de la Slackline à haut niveau. Nos deux azuréens se lancent alors ensemble dans ce projet et remportent le premier prix, leur permettant d’assister à un Boot Camp aux États-Unis d’Amérique, à l’Université de l’Utah. Ils y rencontrent Brenner ADAMS, ingénieur informatique, ayant travaillé sur le développement des jeux de snowboard AMPED Freestyle Snowboarding, qui ont fait un gros buzz dans le milieu du snowboard international.
On a eu la chance d’avoir de l’aide d’Epitech
À leur retour sur la Côte d’Azur, nos deux azuréens étoffent leur projet et décident de le pousser en choisissant de le développer comme Epitech Innovative Project. De là, ils recrutent ensemble une équipe de huit étudiants niçois : « On a un projet qui demande beaucoup de temps de développement et on a encore aujourd’hui des millions de choses à faire, mais on a eu la chance d’avoir de l’aide d’Epitech qui nous a prêté un serveur durant notre scolarité ».
Si aujourd’hui le projet se termine avec la fin du cycle innovation d’Epitech, les étudiants en gardent un bon souvenir. Pierre nous confie que SnowConnect est une « réelle expérience professionnelle de trois ans sur le curriculum vitae » qui lui permettra de montrer son code à ses futurs recruteurs, à l’instar d’un book pour les infographistes.
Quand on lui demande ce qu’il souhaite faire après sa cinquième année, il souhaite continuer dans le développement de logiciel et avoir un poste qui le challenge. Il veut intégrer une société où son travail aurait du sens pour de nombreux utilisateurs.